Investir dans les soins de santé est à la base de la croissance inclusive et durable. Tel est le crédo de la BAD, mais aussi du Maroc, qui travaille depuis 2005 à favoriser l’accès de tous, notamment des plus démunis, à des soins de qualité.
À 200 km au sud-est de Casablanca, la casbah de Tadla, outre son imposante citadelle et son célèbre pont à dix arches, a désormais une autre fierté : son nouvel hôpital, implanté en 2010 dans cette région-pilote de Tadla Azilal, où le programme RAMED (Régime d'assistance médicale pour les économiquement démunis) a démarré en 2010 – sa généralisation est effective depuis le 13 mars 2013. « J’avais arrêté mes séances d’hémodialyse en 2006, car elles me coûtaient 2 600 dirhams (260 euros) par semaine, témoigne Rakia, une patiente rencontrée en mars 2013. Aujourd’hui, j’effectue gratuitement ma deuxième séance hebdomadaire. » Et d’ajouter, le regard vif malgré la fatigue que lui inflige son traitement : « Si je n’avais pas eu la possibilité que j’ai d’être hospitalisée dans cet établissement, je ne sais pas ce qu’il serait advenu de ma personne… » L’hôpital peut assurer les soins de 35 patients dialysés, offrant ainsi une bouffée d’espoir pour les postulants inscrits sur liste d’attente – près de 120 personnes y figuraient. Révolus, les longs et coûteux déplacements sur Casablanca ou d’autres destinations, initialement mieux dotées.
Autre témoignage, et autre hommage rendu à ce passeport pour la vie que représente le dispositif sanitaire mis en place, Inan ne tarit pas d’éloges, lui non plus. Pour suivre son traitement médical, il devait auparavant débourser 3 000 dirhams (300 euros environ) pour trois déplacements hebdomadaires. Aujourd’hui, il bénéficie de soins efficaces et de la proximité familiale, sources évidentes de réconfort. Surtout, grâce au programme PARCOUM, Inan a enfin les moyens de se soigner : le montant de la cotisation annuelle de l’assurance maladie est calculé en fonction des ressources des ménages. Celle-ci s’élève ainsi à 120 DH pour les foyers dont les revenus annuels oscillent entre 3600 DH et 5000 DH (soit 36 à 50 euros) ; et à 40 DH (4 euros) seulement pour les plus pauvres, dont les revenus sont inférieurs à 3 600 DH (36 euros).
Améliorer la qualité et l’accès aux services de base, telle est l’ampleur de la tâche à laquelle s’est attelée le Maroc, depuis de nombreuses années déjà. Une ambition dans la droite ligne du crédo que porte haut la BAD dans sa stratégie d’aide au développement : promouvoir une croissance inclusive, qui profite à tous – notamment les plus démunis. Autrement dit, combattre les inégalités et, partant, lutter pour réduire la pauvreté dans le Royaume, qui compte quelque 700 000 ménages en état d’exclusion, près de 200 000 personnes en situation de précarité extrême (enfants des rues, sans abris et personnes âgées) et de nombreuses communautés rurales pauvres.
La promotion de la santé est en pole position de la stratégie de croissance inclusive que promeut la BAD, et, partant, étroitement liée à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).