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Perspectives économiques au Botswana

Développements macroéconomiques récents

Le PIB réel a augmenté de 11,9 % en 2021 après s’être contracté à 8,7 % en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19. La croissance générale de 5,8 % en 2022 a été tirée par un rebond du marché du diamant, des politiques gouvernementales favorables à la consommation et une campagne de vaccination efficace (plus de 67 % de la population a été vaccinée). L’inflation moyenne de 12,2 % en 2022 est restée supérieure à l’objectif à moyen terme de 3 % à 6 % de la Banque du Botswana, reflétant la répercussion sur le marché intérieur du niveau élevé des cours des matières premières sur les marchés mondiaux, conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le gouvernement a temporairement réduit le taux de la TVA de 14 % à 12 % et détaxé l’huile de cuisine et le gaz pour alléger le coût de la vie. La Banque du Botswana a relevé son taux directeur à 2,65 % en août 2022, contre 1,65 % en mai 2022.

Après le déficit budgétaire de 9,5 % du PIB en 2020/2021, le budget 2021/2022 était équilibré, avec des revenus miniers plus élevés et un budget de développement sous-exécuté. Le déficit 2022/2023 de 1,0 % du PIB a été financé par des emprunts et des prélèvements sur les réserves. La dette publique, qui a atteint 23,9 % du PIB en 2021/2022, est soutenable. L’excédent du compte courant de 2,2 % du PIB en 2022 a montré une augmentation des ventes de diamants et des recettes provenant de l’Union douanière d’Afrique australe. Les réserves internationales s’élevaient à 4,6 milliards d’USD en novembre 2022 (9,7 mois de couverture des importations), contre 4,8 milliards d’USD fin 2021 (9,9 mois). Le ratio d’adéquation des fonds propres du secteur bancaire atteignait en moyenne 19,1 % de novembre 2021 à novembre 2022, au-dessus de l’exigence prudentielle de 12,5 %. Le taux de prêts improductifs est tombé à 3,8 % en novembre 2022, contre 4,3 % en décembre 2021. Le Botswana enregistrait en 2021 un faible taux de pauvreté, 20,8 %, mais un taux de chômage élevé, 25,4 %, tiré par un chômage des jeunes s’élevant à 39,9 % en 2022.

Perspectives et risques

La croissance du PIB devrait ralentir à 4,0 % pour 2023, soutenue par une prévision d’activité économique plus élevée dans le secteur libéralisé de la viande bovine, une hausse du prix du diamant et l’accroissement de la production de cuivre et de vaccins. Cette prévision dépend de la mise en oeuvre accélérée du plan de relance et de transformation économiques du gouvernement. Les facteurs défavorables incluent un taux d’inflation mondiale plus élevé dû aux perturbations dans les chaînes d’approvisionnement liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une baisse des recettes tirées du commerce du diamant si les économies du marché du diamant entrent en récession, une sécheresse persistante et une baisse des exportations et des recettes provenant de l’Union douanière d’Afrique australe si la faiblesse de la conjoncture économique sud-africaine persiste. L’économie tournant en deçà des limites de sa capacité, l’inflation devrait tomber à 5,8 % en 2024, dans la fourchette ciblée par la banque centrale. L’excédent budgétaire prévu de 0,6 % du PIB peut être soutenu par la mise en oeuvre intégrale des réformes d’assainissement et de gestion des finances publiques du gouvernement. Le compte courant pourrait rester excédentaire alors que les industries du diamant et du tourisme rebondissent. Le chômage peut être atténué par le système de protection sociale bien ciblé prévu par le gouvernement.

Changement climatique et options de politiques publiques

Compte tenu de son climat semi-aride, le Botswana est vulnérable aux sécheresses pluriannuelles. Le besoin estimé de financement de l’atténuation du changement climatique pour la période 2020–2030 s’élève à 9,2 milliards d’USD. Sur la période 2010–2020, le pays a reçu 570 millions d’USD de financement climatique, soit un déficit moyen de financement de 834 millions d’USD par an. Le stock de capital naturel est principalement constitué de minéraux (dont 97 % de diamants). Ses autres ressources sont l’eau et l’énergie. Compte tenu des limites du stock de minéraux, les recettes tirées du capital naturel risquent de diminuer avec le temps. La Politique nationale sur le changement climatique du Botswana prévoit la mobilisation de financements climatiques. Le financement climatique privé est faible en raison de l’évaluation moins complète des besoins de financement climatique en faveur de l’adaptation ; de l’intérêt limité des investisseurs institutionnels, pénalisé par la faiblesse de l’expertise et l’inadaptation de l’environnement réglementaire ; de la perception d’un coût de transaction plus élevé dans le développement de projets écologiques bancables ; et d’un secteur renouvelable moins développé qui soutiendrait des émissions d’obligations vertes. De meilleures données sur l’adaptation nécessiteront une expertise technique nationale suffisante pour chiffrer les voies pertinentes d’adaptation. Les 84 tonnes métriques de carbone irrécupérables du bassin de l’Okavango rendent vitale la création de marchés sécurisés du commerce du carbone, en veillant à ce que les chaînes de valeur liées aux stratégies de développement et de croissance inclusive soient efficaces. Le Botswana devrait poursuivre l’approfondissement des réformes réglementaires pour améliorer le climat de l’investissement privé.

Source : Perspectives économiques en Afrique (AEO) 2023

Perspectives économiques en Afrique2023

 Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique