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Perspectives économiques en Guinée Equatoriale

Développements macroéconomiques récents

En 2022, la croissance du PIB réel a rebondi à 3,1 % après une légère contraction de 0,9 % en 2021, tirée par le dynamisme du secteur non pétrolier. Du côté de la demande, la croissance est portée par la demande des ménages. Ce taux de croissance est supérieur à celui de la République centrafricaine (0,5 %), mais inférieur à celui de la République démocratique du Congo (8,5 %). Le solde budgétaire s’est amélioré en 2022, affichant un excédent de 4,8 % du PIB contre 2,6 % en 2021. Le ratio dette publique/PIB a baissé de 42,8 % en 2021 à 27,1 % en 2022. En 2022, le taux d’inflation est estimé à 5 % contre –1,3 % en 2021 en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires résultant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie1. La BEAC a, entre autres, relevé en mars 2022 le taux de la facilité de prêt marginal de 5,25 % à 5,75 %, ainsi que les coefficients de réserve obligatoire à 7 % sur les exigibilités à vue et 4,5 % sur celles à terme. La reprise économique a conduit à un excédent des transactions courantes de 3,9 % du PIB en 2022 contre un déficit de 4 % du PIB en 2021. Les réserves internationales se sont améliorées, passant de 2,7 mois d’importations en 2021 à 3,5 mois en 2022, au-dessus des 3 mois ciblés par la BEAC. La hausse des prix des biens de consommation et des transports a contribué à la détérioration du pouvoir d’achat des ménages, accentuant ainsi la pauvreté urbaine qui a augmenté de 8 % durant la pandémie, conduisant à une pauvreté globale de 67 % en 2022.

Perspectives et risques

Deux années de récession sont attendues en 2023 et 2024 avec des projections de croissance de –1,4 % et –6,3 % en raison du vieillissement des puits de pétrole et des conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le solde budgétaire devrait se dégrader en 2023 (–2,5 % du PIB) et en 2024 (–3,9 % du PIB). Le déficit des transactions courantes devrait continuer à se dégrader, atteignant –8,1 % du PIB en 2023 et –9 % en 2024. Pour réduire l’impact social de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le gouvernement négocie avec les fournisseurs étrangers de produits alimentaires de base dans le but de faciliter leurs importations, y compris à travers une subvention des coûts de transport. En conséquence, l’inflation devrait légèrement baisser en 2023 (4 %), avant une baisse plus significative en 2024 (2,2 %), notamment avec les mesures entreprises par le gouvernement pour atténuer les conséquences de la hausse des prix des produits alimentaires. Les perspectives d’une baisse des prix du pétrole combinée au vieillissement des gisements constituent des risques pour les programmes sociaux envisagés par le gouvernement.

Changement climatique et options de politiques publiques

Le besoin de financement climatique de la Guinée Équatoriale sur 2020–2030 est estimé à 6 770 millions USD avec un besoin annuel de 620 millions USD (PEA 2022). Le financement mobilisé est estimé actuellement à 41 millions USD (2020). La contribution du secteur privé est de 3 millions USD (8 %) et celle du secteur public de 37 millions USD (92 %). Le financement privé provient exclusivement des investisseurs institutionnels et celui du secteur public provient principalement des institutions multilatérales de financement du développement pour 32 millions USD (78 %) suivi des Fonds multilatéraux pour le climat pour 4 millions USD (9 %) et du gouvernement pour 2 millions USD (4 %). En termes de répartition sectorielle, l’agriculture, la foresterie et autres utilisations des terres et la pêche ont contribué pour 32 millions USD (80 %) et les actions transsectorielles pour 8 millions USD (20 %). Le pays dispose d’un capital naturel important, dont le Bassin du Congo qui constitue une grande source de crédit carbone et de résilience climatique. En termes d’économie bleue, le pays dispose de nombreuses baies, rivières et mangroves et d’un réseau fluvial bien développé, d’un environnement maritime favorable à la productivité de ressources halieutiques de grande valeur économique qui pourraient contribuer au financement climatique et à la croissance verte. Mais pour que cela se concrétise, le gouvernement devra mettre en place un environnement réglementaire et intentionnel qui incitera à ce type de financement.

Source : Perspectives économiques en Afrique (AEO) 2023

Perspectives économiques en Afrique2023

 Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique