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Perspectives économiques au Gabon

Développements macroéconomiques récents

En 2022, l’économie gabonaise a enregistré une croissance de 3,0 % contre 1,5 % en 2021. Cette bonne performance résulte de la bonne tenue du secteur pétrolier (+7,1 %) et de celle du secteur non pétrolier (+2,3 %). Dans le secteur hors pétrole, les dynamismes du secteur agricole (+4,9 %), de l’industrie du bois (+6,5 %) et du secteur du transport (+4,2 %) sont les principales sources de la croissance. La remontée du prix du baril de pétrole (+45,3 %) associée à l’augmentation de la production pétrolière (+6,1 %) en 2022 explique l’essor du secteur pétrolier. La Banque centrale (BEAC) a resserré sa politique monétaire en 2022 en relevant ses taux directeurs à plusieurs reprises pour répondre aux pressions inflationnistes et soutenir le niveau des réserves extérieures. Ainsi, l’inflation a grimpé à 4,2 % contre 1,1 % en 2021, du fait de la hausse des prix des denrées alimentaires et des retombées négatives de l’invasion de la Russie par l’Ukraine1. Les opérations financières de l’État en 2022 se sont soldées par une balance excédentaire de 0,8 % contre un déficit de 1,1 % en 2021 en raison de l’augmentation des recettes pétrolières (+51,8 %). Le taux d’endettement est tombé à 52,6 % du PIB contre 66 % du PIB en 2021 avec la réduction des besoins de financement. Les réserves, utilisées pour financer la dette, sont passées de 3,02 à 2,64 mois d’importation entre 2021 et 2022. Le solde du compte courant s’est établi à –1,2 % en 2022 avec l’accroissement des exportations de biens et services (+45,7 %).

Malgré la richesse en ressources naturelles et le niveau élevé du PIB/tête (8 017 USD courants en 2021) du Gabon, ses indicateurs sociaux restent faibles avec une incidence de pauvreté évaluée à 33,4 % et un taux de chômage élevé, estimé à 28,8 % en 2021.

Perspectives et risques

Les perspectives économiques du Gabon sont favorables en raison de la forte demande pour les produits exportés (pétrole, manganèse, bois, huile de palme) et de la poursuite des réformes économiques. La croissance du Gabon devrait se situer à 2,7 % en 2023 et 2,8 % en 2024 ; le solde budgétaire resterait excédentaire à 1,6 % en 2023 et 1,2 % en 2024 ; le solde du compte courant devrait diminuer à –1,9 % en 2023 et –2,1 % en 2024. L’inflation devrait rester au-dessus de la norme communautaire de 3 % en raison des répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et atteindrait 3,8 % en 2023 avant de tomber à 2,9 % en 2024. Ces perspectives pourraient être assombries par la persistance de la pandémie de COVID-19, les effets négatifs de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’instabilité potentielle liée aux élections présidentielles prévues pour août 2023.

Changement climatique et options de politiques publiques

Le financement vert demeure limité au Gabon malgré l’important potentiel en capital naturel. Le Gabon dispose d’un énorme capital naturel constitué de forêts, terres arables, minerais, pétrole, cours d’eau, etc. La forêt recouvre 88 % du pays et constitue un véritable puits de carbone permettant au pays d’absorber 187 millions de tonnes de CO2 entre 2010 et 2018, selon les calculs de l’initiative REDD+. À travers sa Contribution déterminée au niveau national (CDN), le pays s’est engagé en juillet 2022 à rester neutre en carbone jusqu’en 2050. Les besoins de financement pour répondre de manière adéquate au changement climatique sont estimés en moyenne annuelle à 658 millions d’USD et les flux de financement climatique reçus s’élèvent à 83 millions d’USD en moyenne par an. Ils proviennent en totalité du secteur public, dont 57 % de l’État, 37 % des partenaires multilatéraux et 5 % des fonds climatiques. La Caisse de dépôt et de consignation (CDC) et le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) sont les deux institutions financières nationales accréditées par le Fonds vert pour le climat (FVC) pour mobiliser du financement vert. À l’heure actuelle, le secteur privé gabonais participe très peu au financement des objectifs climatiques du pays en raison de la rentabilité financière limitée des projets associés. Le gouvernement pourrait encourager les investissements privés dans des projets climatiques durables en mettant en place des incitations fiscales, des mécanismes de financement innovants et une réglementation favorable.

Source : Perspectives économiques en Afrique (AEO) 2023

Perspectives économiques en Afrique2023

 Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique