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L’écoresponsabilité, une priorité pour le développement du réseau routier marocain

27-avr-2023
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Des champs d’arganier à perte de vue. Symbole du Maroc, ce petit arbre endémique millénaire pousse dans les régions arides du Royaume. Peu gourmand en eau, il résiste à des températures allant jusqu'à 50 °C. Rempart contre la désertification, il aide aussi à éviter l'érosion des sols. Depuis 2014, les pratiques et savoir-faire liés à l’arganier sont inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.

Premier producteur mondial d'huile d'argan, le Maroc œuvre à la protection de ses forêts d'arganiers, menacées par les changements climatiques et les activités humaines.

Nora Enneddam en a une conscience aiguë : « En tant qu’ingénieure paysagiste, j’ai eu la chance de participer à des projets de préservation de la biodiversité et du patrimoine naturel, comme le reboisement d’arganiers sur de grandes superficies, dans le cadre du projet autoroutier entre Marrakech et Agadir », raconte la cheffe de service « Développement durable et RSE » de la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM).

Ce projet a permis de replanter près de 221 000 arganiers sur 920 hectares au total, « une superficie qui dépasse largement les secteurs déboisés lors de la construction de l’autoroute », précise Nora.

L’écoresponsabilité est au cœur du développement du réseau routier. Afin de concrétiser les engagements climatiques du Royaume, ADM veille ainsi à mobiliser toutes les parties prenantes et à sensibiliser les usagers des autoroutes sur les enjeux climatiques, présents dans le secteur des transports. Objectif : contribuer à réduire l’empreinte carbone du réseau routier, en accord avec la stratégie bas carbone à l’horizon 2050, que le Royaume a lancée en 2021.

A lui seul, le secteur du transport au Maroc pèse pour près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre du pays. Tous les projets d’infrastructures autoroutières sont, de ce fait, soumis à des études d’impact environnemental. Ce fut le cas pour l’autoroute Marrakech-Agadir, pour laquelle la Banque africaine de développement a mobilisé un financement de plus de 118 millions d’euros.

« Le développement durable fait partie intégrante de tout projet d’infrastructure, car nous tenons à avoir un impact positif sur toutes les régions traversées par l’autoroute, dans une relation de bienveillance et de respect », confirme Nora Enneddam.

Depuis 2016, année de la COP22 organisée au Maroc, le Royaume organise une conférence internationale sur la mobilité durable. La quatrième édition s’est tenue en octobre 2022 à Marrakech, à la veille de la COP27 à Charm el-Cheikh, sur le thème « Décarboner, financer et digitaliser le secteur routier pour une mobilité et une croissance durables ». Avec un cap fixé sur la croissance durable et une transition vers une économie verte et inclusive.

Tout en respectant l’environnement, l’autoroute Marrakech-Agadir a permis de désenclaver des territoires et de développer une activité économique inclusive.

Fatima Elmehni, présidente de la coopérative féminine Arganams, située en périphérie de la ville d’Agadir (sud-ouest du pays), peut en témoigner : « la Société Nationale des Autoroutes du Maroc a œuvré pour la replantation de grandes superficies d’arganiers, ce qui contribue à améliorer notre productivité et à produire davantage de matières premières, explique-t-elle. L’autoroute nous permet ensuite d’acheminer nos produits, avec la qualité souhaitée, vers toutes les régions du Maroc. Pour nous, tout cela est très bénéfique ! » 

Nora Enneddam est, quant à elle, fière d’avoir contribué à la protection de l’arganier : « compte tenu de son impact écologique, mais aussi de son poids économique et social sur la communauté locale, je ressens une grande fierté d’avoir participé à la préservation de cet arbre aux caractéristiques uniques. »


 

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