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Perspectives économiques de l'Angola

Développements macroéconomiques récents

La croissance du PIB réel a atteint 3,0 % en 2022 contre 1,1 % en 2021. En raison d’une forte poussée démographique (3 %), la croissance du revenu par habitant (0,2 %) est restée négative en 2022. La croissance du PIB a été stimulée cette même année par le maintien à un niveau élevé des cours du pétrole, conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie1. Le prix moyen du baril de brut angolais a atteint 100,65 USD, bien au-dessus de l’estimation prudente de 59,00 USD sur laquelle s’appuyait le budget national de 2022, et a généré des recettes supplémentaires estimées à 17,18 milliards d’USD. Les importants revenus pétroliers ont encore accru l’excédent budgétaire qui a atteint 3,0 % du PIB en 2022 contre 1,9 % en 2021. Cependant, le faible volume des exportations de pétrole a ramené l’excédent du compte courant à 8,9 % du PIB en 2022 contre 11,2 % en 2021, tandis que le ratio dettes/PIB a encore diminué, passant de 82,9 % à 56,1 % sur la même période.

La pression inflationniste mondiale engendrée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie a été atténuée par l’amélioration des termes de l’échange. L’augmentation des recettes d’exportation et de la production agricole a réduit l’inflation des produits alimentaires et l’inflation globale est passée de 25,8 % en 2021 à environ 21,3 % en 2022. Le secteur bancaire s’est également amélioré, avec des performances économiques plus positives en 2022 et une dette du secteur privé plus faible. Néanmoins, le chômage reste élevé, à 30 %, et le pays continue d’éprouver de la difficulté à réduire le taux de pauvreté (40,6 % en 2019).

Perspectives et risques

Sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la reprise économique post-COVID-19, le prix du baril de pétrole brut devrait rester au-dessus des 75,00 USD prévus dans le budget national 2023, améliorant ainsi les perspectives de croissance à moyen terme. Le PIB devrait croître de 3,5 % en 2023, entraînant une faible croissance projetée du PIB par habitant de 0,2 %, compte tenu de la forte croissance démographique. L’inflation devrait encore baisser pour atteindre 13,2 % en 2023 et 9,6 % en 2024, car la disponibilité des recettes d’exportation dans un régime de taux de change flexible atténue la pression en raison de l’incidence des variations du taux de change. La volatilité des cours du pétrole est le principal risque pesant sur les perspectives. Pour atténuer ce risque, le budget national 2023 suppose un prix du pétrole stable. Dans ce contexte, il est prévu un excédent budgétaire de 0,3 % du PIB, une nouvelle diminution du ratio dette/PIB à 52,5 % et un excédent du compte courant toujours élevé, à 4,3 % du PIB en 2023.

Changement climatique et options de politiques publiques

L’Angola a développé une Stratégie nationale sur le changement climatique (2018–2030) qui pose les bases de sa vision de la lutte contre le changement climatique dans le contexte des engagements de l’Accord de Paris. Dans sa contribution déterminée au niveau national (CDN), le pays s’est engagé à réduire de 24 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 et a mis en place un Observatoire du climat et de l’environnement chargé de contrôler les émissions. Pour stimuler le programme de croissance verte, la CDN de l’Angola identifie ses besoins de financement climatique à 44,1 milliards d’USD pour la période 2021–2025, dont 99,7 % pour l’atténuation et 0,3 % pour l’adaptation. Malgré le potentiel d’investissement privé dans l’énergie verte, en particulier les projets photovoltaïques hors réseau dans les communautés rurales, les possibilités de financement interne sont limitées. Libérer le potentiel de financement climatique nécessite des améliorations institutionnelles au sein des cadres réglementaires pour permettre la participation du secteur privé dans la production indépendante d’électricité et la structuration de partenariats public-privé dans le contexte d’un régime tarifaire de l’électricité fortement subventionné. La création d’un fonds national dédié au climat et le renforcement des systèmes de génération de ressources publiques à base d’écotaxes peuvent être essentiels à la promotion des initiatives de croissance verte et de participation privée.

Source : Perspectives économiques en Afrique (AEO) 2023

Perspectives économiques en Afrique2023

 Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique